BREF APERCU DES MALADIES TRANSMISES PAR UN NOMBRE DE MOUCHES HAEMATOPHAGES D’EUROPE.
1. Les taons (Tabanidae) des genres Chrysops, Haematopoda et Tabanus (Diptera, Tabanidae).
Philip Charpentier
INTRODUCTION.
Avant d’entrer dans le monde de la pratique traditionnelle, ma passion pour les animaux et leurs assemblages dans la nature m’a poussé à les observer et à les étudier parfois longuement. Après plus de dix ans de travail professionnel avec des animaux venimeux de toute nature, et 40 ans d’exploration naturelle, de mon jardin d’enfance aux marécages de Guinée Equatoriale, je n’ai gardé la crainte que de trois animaux : Les tiques, pour les cocktails virus-bactéries qu’ils injectent et leurs réaction allergiques ; les Réduves pour leur terrible piqûre et réaction idem aux tiques,
Mais je ne panique de façon apparemment entièrement irraisonnée qu’en la présence d’un seul animal :
le taon….
Sans raisons ?
Le taon est un animal dont l’impact sur la santé rurale locale peut être d’une influence capitale, et les virus transmis par les différentes espèces du nord de l’Europe ne sont en rien moins toxiques que celles de leurs cousins tropicaux. Dans les zones forestières environnées d’élevages bovins et où l’on retrouve manèges et chevaux dans des biotopes mixtes parcourus d’eau, le taon peut devenir une source de problèmes pernicieux, devant lequel la science chimique est sans réponse, puisqu’elle ne sait pas comment lutter contre les maladies virales sans détruire l’immunité du patient.
Bien entendu, cet article ne concernera pas le Parisien soignant des Parisiens citadins-sédentaires ni le Bruxellois soignant des Bruxellois citadins-sédentaires. Mais les gens habitant à la campagne, faisant de la randonnée, du kayak, qui s’occupent ou se rapprochent de chevaux et de calèches en été, qui vivent près de chevaux ou de bovins, sont les plus atteints. Les maladies virales transmises peuvent être sérieuses et compromettre la santé de façon chronique, provoquant des fièvres récidives rebelles aux traitements les plus extrêmes, des migraines chroniques, des lésions rénales graves avec hématurie.
Les taons du genre Chrysops me semblent de plus aussi suspects que leurs cousins asiatiques quand à la transmission de la Loiase ou maladie ophtalmique de Loa-Loa, jusqu’ici restreint à l’Asie tropicale, mais qui me semble avoir un cousin jumeau en Europe du Nord.
En médecine vétérinaire, un grand nombre de maladies virales et d’hématurie doivent trouver leur origine dans les piqûres de taons.
LES TAONS.
Les taons du genre Haematopoda et Tabanus varient en taille de 12 à 22mm de corps, ceux du genre Chrysops sont plus petits, variant de 9mm à 13mm.
Tous sont immédiatement reconnaissables par leur yeux aux facettes multicolores dont la ponctuation des couleurs est spécifique par espèce, ainsi, en un « coup d’œil » on peut reconnaître un Chrysops, un Haematopoda ou un Tabanus au repos (juste après l’avoir tué….).
Il n’y a que la femelle qui est partiellement hématophage, le mâle se nourrit de nectar et est inoffensif.
Un puissant rostre permet de percer l’épiderme le plus épais, cf. les bœufs. La morsure n’est généralement ressentie que lorsque le taon retire ses parties coupantes de la plaie – le méfait est commis. Le taon, au contraire du moustique, ne se dérangera pas une fois qu’il se gave de sang et se fera tuer sans problèmes. Les taons ne mordent pas non plus pour se défendre, et on peut les attraper à la main sans risques particuliers.
• Les taons du genre Haematopoda se spécialisent en écuries et chevaux, mordent de préférence les bras et les jambes.
• les taons du genre Tabanus se spécialisent en ovins, bovins et chevaux occasionnellement, porcins avant leur mise en camps enfermés permanents, mordent les jambes et le tronc découvert
• les taons du genre Chrysops mordent de préférence le visage, et là encore de préférence autour des yeux, soit la nuque, les oreilles.
Une sueur abondante fera mordre les Haematopoda au visage aussi.
Il n’existe à ma connaissance aucune piqûre de taons qui soit sans conséquences sérieuses pour l’homme ou les animaux.
Plusieurs dizaines d’espèces et de sous-espèces se partagent les mammifères à sang chaud du nord de l’Europe, mais en en décrivant trois, nous avons fait le tour des espèces les plus courantes et qui peuvent servir de type de base pour les autres espèces qui complètent les complexes que je nommerai « Haematopoda », « Tabanus » et « Chrysops », ce dernier étant celui que j’ai le moins étudié, m’intéressant énormément. Ainsi, les lecteurs ayant eu des morsures au visage ou au cou par des taons sont priés de bien vouloir m’aider en se prêtant un nombre d’heures à une série de test kinésiologiques….
Haematopoda pluvialis, L.
Fine, nerveuse, puissante mouche à l’aspect typique. Grise-brune avec vague motif, yeux proéminents, puissant rostre visible sur l’animal au repos, irisation onduleuse typique des facettes.
Son vol aux ailes tournantes est caractéristique.
C’est la plus petite des espèces décrites ici, mais celle qui inflige le plus grand nombre de morsures et qui est responsable de plus de 50% des maladies virales en ses zones de prédilection. A certains endroits, tel où j’ai ma pratique en Belgique, par exemple, près de 90% des habitants ont été mordus une, mais davantage fréquemment ou annuellement, par des taons de cette espèce, et ils y sont responsables pour la grande majorité des maladies et fièvres virales. Je crains également que la transmission de Plasmodium vivax ne lui soit imputable, ce qui serait une nouvelle donnée. Cette espèce me semble en plus fort suspecte lorsque l’on parle de parasitoses ophtalmiques.
Elle se rencontre là où se trouve le cheval, dans des endroits légèrement boisés avec des champs humides à proximité, puisque son lieu de reproduction par excellence sont les marais et les zones immergées.
Tabanus sudeticus
La plus grande espèce de nos régions, dépassant 2 cm de corps, grise à grise-brune, avec des chevrons clairs nettement tranchés sur son corps. Vol lourd et sonore.
Cette grosse et robuste mouche est le fléau des bovins et partiellement seulement des chevaux.
Ses morsures sur l’homme sont peu fréquentes, loin de la densité de celles des Haematopoda, sa préférence nutritive allant vers les bovins. Les années de canicule, cette mouche s’en prend pourtant aussi à l’homme.
Elle provoque de sérieuses maladies virales, dont plusieurs virus hémorragiques ignorés dans nos régions.
Chrysops relictus
Petite mouche des galeries forestières qui bordent des prés humides, aux yeux énormes, se touchant sur le dessus chez le mâle qui est inoffensif.
Cette mouche peut être très offensive et inflige de multiples morsures dans la région du visage et de la nuque.
Elle est source de nombreux dérangements chez les randonneurs et amoureux de la nature qui ne prennent pas leurs précautions.
A mes yeux (sans jeu de mots) une des sources de parasites ophtalmiques ressemblant étrangement à la Loiase…à étudier de près et à suivre…