Ceci est un article de Mr Robert MASSON:
PROTEINES ANIMALES ET REALITES PHYSIOLOGIQUES
On dit tant de choses sur les protéines animales mais peut être en ce domaine faudrait-il moins considérer les théories et ne plus ignorer les réalités de l’observation directe surtout lorsqu’elles sont en accord avec la physiologie.
1.NON LES PROTEINES ANIMALES NE SONT PAS UN APPORT IMPORTANT EN PURINES
-Les purines sont transformées dans l’organisme vivant en acide urique.
-cet acide urique est facteur ( en excès ) d’uricémie, de rétention d’acide urique, de goutte.
-Le tableau qui suit montre à l’évidence l’absence de danger avec une consommation normale de viande rouge ou blanche.
-PURINES POUR 100 GRAMMES :
Viande musculaire 80 à 120 mg
Légumineuses 180 à 220 mg
Cacao 1200 mg
Thé feuilles séchées 2200mg
Levure de bière sèche micro éclatée 5000mg
2.NON LA VIANDE, LE POISSON NE SONT PAS DES SOURCES DE CADAVERINES, PTOMAÏNES ET AUTRE PUTRESCINES !
Dans le passé, bien avant l’usage familial du réfrigérateur et commercial des chaînes de froid, lorsqu’un porc d’élevage ou un sanglier était abattu, il était consommé jusqu’au dernier gramme ; dans des petites familles de 4 à 5 personnes la consommation pouvait s’échelonner sur un mois et plus. Consommée verdâtre » et pleins d’asticots ( rejetés ou non) c’était bien du cadavre que l’on consommait. Et bien sûr, malgré l’incroyable résistance des consommateurs, la mort était souvent au rendez-vous.
•Il faut se garder de faire l’amalgame aujourd’hui où les chaînes du froid d’abord, le réfrigérateur ensuite rendent la consommation d’une viande avariée totalement exceptionnelle !
•A noter toutefois que même dans le passé certains moyens de conservations tels dessiccation rapide, fumaison, salaison, étaient employées mais comportaient des inconvénients majeurs.
3.NON LA CONSOMMATION NORMALE DE VIANDE OU POISSON OU ŒUFS ( 150 GRAMMES APPROXIMATIVEMENT MIDI ET SOIR) NE FAIT COURIR AUCUN RISQUE DE SURCHARGE PROTEIQUE.
-Selon les biologistes, la ration normale de protéines et de UN GRAMME PAR JOUR ET PAR KILO, pour d’autres 0,80 grammes par kg et par jour suffiraient enfin. Pour certains lors de la croissance ou avec l’âge lors d’une malabsorption intestinale les besoins seraient au minimum de 1,20 grammes par kilo et par jour.
-Nous adoptons une « position » médium « 1 gramme /kg/jour »
-Ce qu’il faut savoir c’est que UN GRAMME DE PROTEINE SE TROUVE DANS CINQ GRAMMES D’ALIMENTS PROTEIQUES.
-Un individu de 70 kgs a donc besoin de 70 grammes de protéines par jour.
-Ces 70 grammes de protéines se trouvent dans 350 grammes d’aliments protéiques c’est à dire 175 grammes de volaille le midi et 175 grammes de poisson le soir par exemple.
-La surcharge protéique sera à craindre si l’individu midi et soir commence ses repas par des charcuteries, continue par de la viande et termine par un plateau de fromages suivi d’un dessert aux œufs et au lait.
-Avec huit apports protéiques par jour, il y a là véritablement surcharge .
-Pis encore, certains culturistes vont jusqu’à 3 kilos de viande par jour ou 60 blancs d’œufs.
-De grâce gardons le sens des nuances !
4.NON, LES CORPS GRAS D’ORIGINE ANIMALES NE SONT PAS NUISIBLES.
- les végétaux nous apportent des acides gras essentiels ( oléiques, linoléiques, alpha-linoléniques etc.) des plus précieux pour la santé. Ces acides gras insaturés ou poly-insaturés seraient les bonnes graisses alors que les graisses d’origine animales seraient les « mauvaises graisses.
Cela est faux ! Il n’y a pas de mauvaises ni de bonnes graisses. TOUTES SONT INDISPENSABLES A LA VIE.
-Les corps gras d’origine animale nous apportent :
De la vitamine D3 n’existant pas dans les végétaux. Cette vitamine règle le métabolisme calcique. La carence de cette vitamine est catastrophique dans les pays peu ensoleillés.
De la vitamine A indispensable à la vision, à la peau, aux muqueuses etc.
Cette vitamine n’existe pas dans les végétaux, elle peut être fabriquée à partir du bétacarotène des végétaux mais seulement lorsque le foie est en parfaire état, ce qui est rare …
Des acides gras EPA-DHA ( poissons) ces acides gras sont très rares dans les végétaux et en quantité insignifiante.
Du cholestérol nécessaire à l’élaboration de la vitamine D3, à la fabrication des hormones notamment stéroïdiennes ; sans cholestérol pas de FSH, pas de LH, la vie humaine sur terre disparaîtrait en moins d’un siècle… .
Sans cholestérol pas de perméabilité cellulaire, intestinales, neuronales normales…
Quant au cholestérol qui obstrue nos artères, c’est à 20% du cholestérol ingérés et à 80 % du cholestérol fabriqué.
Fabriqué à partir d’un excès d’ingestats souvent générés par des carences protéiques décuplant la faim…
L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions…
Enfin les acides gras saturés sont nécessaires à la combustion cardiaque et musculaire normale.
Si l’alimentation est totalement exempte de corps gras saturés, le foie (enzymes saturases) se met à fabriquer des acides gras saturés à partir des insaturés de l’alimentation , sans cela tout effort cardiaque ou musculaire intensif serait impossible !
5.NON IL N’Y A PAS D’ANTAGONISME GASTRIQUE ENTRE LA DIGESTION DES VIANDES, DES POISSONS, DES ŒUFS ET LES ALIMENTS FARINEUX OU FECULENTS.
Certains naturothérapeutes ou naturopathes se basant sur le fait que la digestion des viandes nécessite un milieu acide et celles de farineux ou féculents un milieu plutôt neutre estiment que la consommation de viande ou poisson à un repas comprenant riz ou pomme de terre ou pain etc. serait antagoniste ; Il faudrait prendre les farineux à un repas différent des viandes, du poisson, des œufs.
•Ces thérapeutes sont physiologiquement très mal informés.
•L’estomac n’est pas un sac ou une cornue sans vie… mais un organe hyper-adaptable AJUSTANT SON PH EN FONCTION DE LA NATURE DU REPAS..
L’ESTOMAC A DE NOMBREUSES FONCTIONS, A SAVOIR :
A.ROLE STERILISATEUR DU BOL ALIMENTAIRE
•Son PH très acide entre 1,5 ET 2 entraîne la destruction des bactéries et des champignons microscopiques ( mycéliums).)
B.ROLE DE BROYEUR MECANIQUE ET GENERAL, SURTOUT DES FIBRES ET PROTEINES ET « ATTENDRISSEUR » GENERAL.
C.ROLE DE FRACTIONNEUR DU BOL ALIMENTAIRE : il délivre dans le duodénum des quantités exactement calculées et fractionnées de nourriture en fonction des possibilités digestives du grêle.
En cas d’ablation de l’estomac, c’est la diarrhée chronique traduisant l’inadaptation digestive de l’intestin par absence de fractionnement du bol alimentaire !
D.ROLE DE REGULATEUR DE LA DIGESTION : l’estomac sécrète de nombreuses hormones et médiateurs, citons seulement :
•La cholescytokinine qui règle la vidange vésiculaire
•La sécrétine qui règle la sécrétion bicarbonatée du pancréas
•La pancréozymine qui règle la sécrétion enzymatique du pancréas
-Cette régulation gastrique s’effectue par l’intermédiaire d’une sécrétion suffisante en acide chlorhydrique dépendant elle-même d’un apport suffisant en protéine animale.
E. ROLE DIGESTIF, lorsque les aliments suivants : salade verte + riz + poisson + 2 raies de chocolat noir seront ingérés à un même repas. Que se passe t’il ?
Avant le repas, le PH gastrique est entre 1,5 et 2.
30 à 45 minutes après la fin du repas ( pouvoir tampon des aliments et surtout des protéines ) le PH monte entre 5 et 7.
A ces moments, la PTYALINE salivaire transforme ( dans une proportion de 20 à 25 % approximativement) les amylacés ( riz en l’occurrence) en maltose et maltotriose.
60 A 90 minutes après la fin du repas, le PH redescend entre 1,5 et 2 et les protéines ( poisson en l’occurrence) sont transformées (dans une proportion de 20 à 25%) en peptides dans ce milieu très acide.
Il n’apparaît pratiquement pas d’acides aminés dans l’estomac.
Dans ce milieu très acide, le saccharose est hydrolysé en glucose et fructose. C’est le seul aliment dont la digestion est totale.
Les corps gras subissent une très faible action de la part de la lipase linguale et de la lipase gastrique ; ces lipases étant insensibles aux variations du PH gastrique.
Ensuite maltose et maltotriose seront transformés en glucose, protéines et peptides seront transformés en acides aminés au niveau duodéno-jéjunal.
Nous avons vu que l’estomac n’est pas un sac inerte mais un organe VIVANT AJUSTANT SON PH EN FONCTION DES NECESSITES DIGESTIVES.
D’ailleurs dans le duodénum « portion » du tube digestif qui suit l’estomac sont déversées au même moment et en même temps amylases, lipases, protéases entériques et pancréatiques prouvant à l’évidence que l’organisme attend un « bol nutritionnel » équilibré !
Mais il y a plus important encore lorsqu’un aliment protéique est ingéré SANS farineux, il se produit une inversion du rapport insuline-glucagon dans les sens INSULINE +, GLUCAGON ++++ ( chute de l’insuline et augmentation du glucagon), ce qui active la NEOGLUCOGENESE HEPATIQUE c’est à dire la TRANSFORMATION pour une part importante des acides aminés en glucose avec à la clé fonte musculaire, anémie, ostéoporose, chute immunitaire , disparition de la libido etc. ( voir Diététique de l’expérience – Guy Trédaniel éditeur)
6. NON LES ALIMENTS PROTEIQUES NE PUTREFIENT PAS DANS LE COLON
- ils ne putréfient pas dans le colon pour une raison très simple, c’est qu’hydrolysées en amino-acides et absorbés par le grêle, ILS N’ATTEIGNENT PAS LE COLON, ils ne peuvent donc pas y putréfier…
- Seul atteint le colon, le collagène protéine non digéré ni dans l’estomac ni dans l’intestin grêle, mais représentant 20 à 25 grammes par jour, ce qui est insignifiant.
- Insignifiant par rapport :
Aux 250 grammes de cellules desquamées ( grêle + colon) par 24H
Aux 100 milliards de cadavres microbiens ( par 24H)
Aux sécrétions muco-protéiques du grêle et du colon
A l’urée rejetée dans le colon (15% du pool de l’urée.)
- Car ce sont ces éléments qui vont subir l’action d’une variété de bactéries, les PERFRINGENS et être transformés en ACIDES AMINES.
- Ces acides aminés participant alors au devenir suivant :
1/3 serviront à des synthèses bactériennes
1/3 sera réabsorbés pour la nutrition générale
1/3 subira la putréfaction ( clostridies, bactéroïdes, bacillus, eschérichias, eubactérium etc..)
A ce sujet deux observations fondamentales
A. Comme on vient de le voir, la « masse –substrat » la plus importante sujette à la putréfaction sont LES CELLULES DESQUAMEES qui selon nous peuvent être massivement augmentée par l’usure accélérée du grêle et du colon par deux facteurs essentiels à savoir :
LE NON-STOP ALIMENTAIRE que je mets en cause depuis les années 70
la SURALIMENTATION GLOBALE
B.Sachant que l’HYPOCHLORHYDRIE naît d’une alimentation insuffisante en protéines animales ( une fois par jour de viande ou poisson ou œufs) et que cette hypochlorhydrie entraîne la multiplication par 1000 à 10 000 des germes aérobies du grêle et l’extension de la flore anaérobie de putréfaction qui normalement ne colonise que le colon et la partie terminale du grêle ( cæcum) à TOUT LE GRELE c’est à dire qu’au lieu de coloniser UN METRE DE TUBE DIGESTIF, elle s’étend sur CINQ à SIX METRES, on peut dire sans manier le paradoxe que les ALIMENTS PROTEIQUES SONT LES INHIBITEURS DE LA FLORE DE PUTREFACTION ;
7. NON LES VEGETAUX N’APPORTENT PAS TOUTES LES VITAMINES NECESSAIRES A LA SANTE.
-Les végétaux n’apportent ni vitamine A, ni vitamine D3 ( ils apportent la vitamine D2 peu utilisée par l’organisme humain) mais surtout il y a CARENCE TOTALE EN VITAMINE B12.
-Lorsque les analyses biochimiques étaient moins fiables, on a cru découvrir de la B12 dans le soja fermenté et dans les algues ; on sait aujourd’hui qu’il s’agissait d’erreurs.
-Le végétalien est donc obligé de recourir aux comprimés de vitamine B12 achetés en pharmacie. Malheureusement cette vitamine est INORGANIQUE ( n’a pas été intégré dans le cycle de la vie) et ingérée au long cours elle favorise l’explosion de tout CANCER LATENT, JUSQUE LA CONTROLE PAR LE SYSTEME IMMUNITAIRE.
8. NON – L’ALLAITEMENT N’EST PAS FAVORISE PAR UNE ALIMENTATION VEGETALE
-Dans les faits contrairement aux affirmations des partisans du végétalisme, la femme végétalienne a très peu de lait ou pas du tout et dans la plupart des cas, elle ne peut allaiter.
-La comparaison avec les femmes esquimaux est frappante, ces dernières ont un lait abondant et riche, elles allaitent 3 à 4 ans.
9. NON, LA COMPLEMENTARITE CEREALES-LEGUMEUSES NE REMPLACE PAS LES PROTEINES ANIMALES.
-Les promoteurs de cette alimentation, sachant que les céréales sont générales carencées en thréonine, lysine et isoleucine en général et que les légumineuses sont carencées en tryptophane, méthionine et cystine en général, se sont dit : ce ne sont pas les mêmes amino-acides qui manquent aux céréales et aux légumineuses, si l’on associe au même repas céréales et légumineuses( par exemple soja+ riz ou lentilles + riz), nous aurons une complémentarité céréales-légumineuses apportant tous les amino-acides et nous ne risquerons pas de carences.
-Effectivement, tous les amino-acides sont présents lors d’un repas comprenant céréales+légumineuses, mais la possibilité pour un tel repas d’assurer une nutrition protéique suffisante n’est qui théorie séduisante et rien d’autre.
-Pourquoi ?
-La Loi du Minimum
-Même si tous les amino-acides sont présents, certains le sont en quantité insuffisante. Or, si un seul amino-acide, la lysine par exemple, n’est apporté qu’à 40% des besoins organiques, non seulement l’organisme va souffrir de carence en lysine, mais aussi de tous les autres amino-acides car L’ORGANISME N’UTILISE LES AMINO-ACIDES QU’EN FONCTION DE CELUI PRESENT AU MINIMUM.
Les besoins de l’organisme ne seront assurés que pour 40% seulement et ceci même s’il y a suffisance de tous les acides aminés A PART UN SEUL.
Non, seulement à un même repas tous les amino-acides doivent être présents mais pour chacun d’eux en quantité suffisante.
Mais même si tous les amino-acides étaient présents en quantité suffisante à un même repas céréales-légumineuses, la nutrition protéique correcte de l’organisme s’effectuerait très difficilement car il y a UN PROBLEME DE BIO-DISPONIBILITE DES AMINO-ACIDES ; Les amino-acides d’origine végétale sont enfermés dans un contexte fibreux : Cellulose, hémi-cellulose, lignine, cutine etc. ET LEUR EXTRACTIBILITE EST TRES DIFFICILE POUR LE TUBE DIGESTIF HUMAIN.
-Cela explique ces bébés effroyablement carencés amenés au bord de la mort ( et qui meurent parfois) ces enfants dont la croissance est stoppée pendant des années et des adultes cachectiques, anémiés, déminéralisés, sans libido, sans joie de vivre.
-Heureusement ces faits sont rares car sont rares les VERITABLES végétaliens ; la plupart mangent « sous le manteau » des œufs, du fromage et même parfois du poisson….